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livres hippocratiques

établit une discussion assez longue pour prouver contre l’opinion de certains médecins que les boissons ne passent pas dans la trachée-artère. L’auteur du Traité des affections internes[1] reproche aux médecins de se méprendre sur l’organe malade quand ils voient du sable dans les urines ; ils prétendent que la vessie contient des calculs, ils se trompent, car c’est le rein qui est calculeux. Ce passage est digne de remarque, parce qu’il nous montre des traces de polémique entre les différents écrivains qui ont concouru à la Collection hippocratique. En effet, il contredit formellement l’aphorisme soixante-dix-neuvième de la quatrième section dont l’auteur se trouve placé parmi ces médecins qui ignorent le véritable siége des affections calculeuses. L’aphorisme est ainsi conçu : « Du sable déposé dans l’urine annonce la présence d’un calcul dans la vessie. » On ne peut se méprendre sur la contrariété de ces deux propositions, ni s’empêcher de voir une véritable critique de l’une par l’autre.

Les médecins praticiens y sont plusieurs fois nommés, soit avec éloge, soit avec critique. « Les médecins les plus loués « sont ceux qui usent des règles du régime et des autres formes de traitement, dit l’auteur du Traité de l’art, qui ajoute « que ceux qui entreprennent de guérir des maux incurables sont admirés par les médecins de nom, et sont un objet de raillerie pour les vrais médecins. » L’auteur du Livre des maladies des femmes accuse les médecins d’avoir fait des opérations inutiles et dangereuses dans des cas où la rétention des menstrues leur avait fait croire à l’existence d’un abcès. Il les accuse encore d’employer des médicaments astringents dans les gonflements de la matrice, soit avant, soit après l’accouchement ; de commettre de fréquentes erreurs en trai-

  1. Page 196, Ed. Frob.