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introduction.

tant les maladies des femmes comme celles des hommes, et de regarder comme une hydropisie les gonflements des pieds et des jambes qui surviennent pendant le cours d’affections utérines. L’auteur du Deuxième livre des épidémies reproche aux médecins qui soignaient Héragoras de n’avoir pas connu que les hémorrhagies abondantes des narines procurent une amélioration considérable. L’auteur du Cinquième livre des épidémies remarque que les médecins qui traitaient Hipposthène dans la ville de Larisse, le croyaient atteint de péripneumonie, mais qu’il n’en était rien. Ailleurs il raconte que le médecin qui pansa un homme blessé d’un coup de lance, retira bien le bois, mais qu’il laissa un fragment du fer. Le même malade paraissant au médecin aller mieux, l’auteur du Cinquième livre des épidémies prédit qu’une convulsion allait survenir et le malade succomber, pronostic qui se vérifia complètement. Dans le Septième livre des épidémies on lit qu’Eudème, atteint d’une affection de la rate, reçut de ses médecins le conseil de bien manger, de boire un peu de vin léger, et de beaucoup marcher. Ce régime n’amena aucun changement ; un différent réussit mieux.

C’est surtout dans le Traité des fractures qu’il y a une longue polémique contre les méthodes variées que les médecins mettent en usage pour remédier à ces accidents. L’auteur leur reproche vivement de chercher les modes de réduction et de déligation qui frappent les yeux du vulgaire, sans s’inquiéter de ceux qui conviennent le plus aux malades. L’un de ces médecins, prétendus habiles, voulait déterminer le bandage de la fracture du bras d’après les règles de l’art de l’archer. L’autre prétendait, d’après de fausses observations ostéologiques, mettre toujours le membre dans la supination. L’auteur n’a pas assez de blâme contre ceux qui, dans les plaies avec fracture, s’empressent de bander le mem-