Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 2.djvu/15

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qui le place, la première fois au temps de la dictature de Rufus Lartius à Rome (498 avant Jésus-Christ) et de la condamnation d’Aristide (484 ans avant Jésus-Christ), et la seconde fois du temps d’Artaxerce Longuemain (465- 428 avant Jésus-Christ), M. Petersen invoque la Chronique d’Eusèbe, dont la traduction faite par saint Jérôme met la gloire d’Hippocrate à la première année de la 86e olympiade [1] et la traduction arménienne à la 3e ou 4e année de la même olympiade. Il en conclut qu’Hippocrate devait avoir environ 40 ans vers l’an 433, ou 436, et par conséquent qu’il était né avant l’an 470, et il rapporte le passage d’Aulu-Gelle, qui le fait en effet plus vieux que Socrate [2]. M. Petersen a raison de ne pas insister sur les dires des chronographes qui font Hippocrate contemporain de Darius et d’Aristide. Quant à ceux, tels que Eusèbe et Aulu-Gelle, qui placent l’époque où il fleurit, immédiatement avant la guerre du Péloponèse, et par conséquent avant l’irruption de la peste d’Athènes, je les crois suspects par cela même. En effet, ils semblent avoir puisé au Décret et aux Lettres, pièces manifestement apocryphes. Leur témoignage, ainsi invalidé, ne me paraît pas pouvoir prévaloir contre le témoignage précis de Histomaque, qui avait écrit un traité ex-professo sur la secte d’Hippocrate, et de Soranus de Cos, qui avait fouillé les bibliothèques de cette île.

  1. Democritus Abderites, et Empedocles, et Hippocrates medicus, Gorgias, Hippiasque, et Prodicus, et Zeno, et Parmenides pliilosophi insignes habentur. Socrates, qui scholam congregavit, plurimo sermone celebratur.
  2. Itaque inter haec tempora (belli peloponnesiaci) nobiles cclebresque erant Sophocles ac deinde Euripides, tragici poetae, et Hippocrates medicus et Democritus philosophus, (quibus Socrates Atheniensis natu quidem posterior fuit, sed quibusdam temporbus iisdem vixerunt (N. A. XVII, 21).