Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 2.djvu/18

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M. Petersen rapporte encore à Hippocrate une mention que l’on trouve dans la vie de l’orateur Antiphon. Il est dit dans la bibliothèque de Photius, page 1453, édition de 1612 : Antiphon écrivit un discours contre Hippocrate le médecin et le fit condamner par défaut [1]. Dans l’ouvrage intitulé Vie des dix Orateurs et qui porte le nom de Plutarque, la chose est rapportée dans les mêmes termes, sauf que l’auteur ajoute que ce discours fut prononcé durant l’archontat de Théopompe, sous lequel le gouvernement des quatre cents fut renversé [2]. Il y a deux remarques à faire là-dessus : d’une part, dans le livre attribué à Plutarque, la leçon de ἰατροῦ n’est pas assurée ; il y a des manuscrits qui portent στρατηγῶν et στρατηγοῦ, et la plupart des éditeurs ont approuvé cette dernière leçon ; d’autre part, un discours prononcé dans un procès intenté contre Hippocrate, aurait contenu sur lui des particularités très précises, et il serait dès lors étonnant que des auteurs tels que Érotien et Galien n’en eussent pas argumenté dans un cas ou dans l’autre ; à moins qu’on ne suppose que le discours d’Antiphon était dès lors perdu. M. Petersen pense que ce renseignement prouve qu’Hippocrate, ayant reçu le don de cité à Athènes, quitta cette ville et se retira en Thessalie au moment où l’île de Cos fit défection (412-407). Mais il n’y a aucune foi à faire sur les pièces appelées Décret des athéniens, Discours à l’autel, Discours d’ambassade.

Ce renseignement, s’il était parfaitement établi, prouverait qu’Hippocrate avait habité Athènes. Indépendamment de cela, M. Petersen a cru pouvoir le conclure du passage du Protagoras où Socrate dit à Hippocrate, fils d’Apollodore :

  1. Συνεγράψατο δὲ ϰαὶ ϰατὰ Ἱπποϰράτους τοῦ ἰατροῦ λόγον, ϰαὶ εἷλεν αὐτὸν ἐξ ἐρήμου..
  2. Ἔγραψε δέ ϰαὶ ϰατὰ Ἱπποϰράτους τοῦ (ἰατροῦ) στρατηγοῦ λόγον, ϰαὶ εἷλεν αὐτὸν ἐξ ἐρήμου ἐπὶ Θεοπόμπου ἀρχοντος, ἐφ' οὗ οἱ τετραϰόσιοι ϰατελύθησαν. Plut. Moralia, t. 5, p. 132, éd. Tauchn.