Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 2.djvu/23

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crate recueillit ses observations, ne fut pas, il est vrai, envahi par la peste dite d’Athènes, mais fut afflige néanmoins de fièvres de mauvaise nature par l’influence de l’épidémie qui désolait d’autres portions de la Grèce. Le Pronostic paraît être à M. Petersen un des premiers écrits d’Hippocrate, parce que l’auteur dit à la fin que les signes qu’il a énumérés, se vérifient dans la Libye, à Délos et dans la Scythie [1]. M. Petersen en conclut que Hippocrate, ayant quitté sa patrie, se rendit d’abord en Scythie, demeura plusieurs années à Délos, alla de là en Egypte et en Libye, puis eut sa résidence à Thasos, et fit des excursions sur le littoral de la Thrace, de l’Hellespont, de la Propontide et dans la Thessalie, que, de l’an 427 jusqu’en 410 ou 408, il habita Athènes ; que là, s’étant lié avec les philosophes, il essaya de se rendre compte des observations qu’il avait faites , de l’expérience qu’il avait acquise.

Je suis arrivé par une autre considération [2] que M. Petersen, à penser, comme lui, que le Pronostic est un des premiers ouvrages que Hippocrate ait composés. Mais, qu’au moment où il écrivit ce livre, il eût vérifié la bonté des signes en Libye, à Délos et en Scythie, c’est ce qui me paraît fort douteux. Il est certain que le Pronostic a été composé à l’aide du 1er Livre des Prorrhétiqaes et des Prénotions coaques, et qu’à part le préambule et la péroraison, Hippocrate a copié presque partout textuellement ces deux livres, et s’est contenté d’en mettre en ordre les diverses propositions [3] Or, Hippocrate, en ré-

  1. P. 190 de ce vol.
  2. P. 216 de ce vol.
  3. Cela a été mis hors de doute par M. Ermerins, Spécimen historico-medicum inaugurale de Hippocratis doctrina a prognostice oriunda, p. 56 et suiv. Lugd. Bat., 1852, et par M. Houdart, Etudes historiques et critiques sur la vie et la doctrine d’Hippocrate. Paris, 1856, p. 142 et suiv.