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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/443

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de Bright, de Rayer, de Martin Solon, etc., ont appris que la néphrite albumineuse ou albuminurie tient à une affection des reins, très-difficile à guérir et caractérisée par la présence habituelle de l’albumine dans les urines. Il est bien remarquable que la persistance de ces bulles ait suffi pour conduire Hippocrate à un diagnostic aussi exactement confirmé par les travaux les plus récents et les plus positifs. Les moyens qu’on possède aujourd’hui de constater la présence de l’albumine dans les urines ont trop fait négliger ce caractère spumeux. Il est facilement remarqué par les malades ; c’est le premier symptôme qui se manifeste, et il suffit pour mettre sur la voie d’une maladie qu’on ne peut combattre trop tôt. »

VII. Ὕδρωψ ξηρὸς, hydropisie sèche (Aph. IV, 11), que faut-il entendre par ces mots ? Les uns entendent la tympanite, les autres une ascite avec certaines conditions spéciales. D’après Prosper Martian, cette ascite sèche est caractérisée par la sécheresse du corps entier, par la soif, par la tension du ventre, tandis que dans l’ascite humide le corps entier est le siège d’un gonflement lâche, la soif n’existe pas, et le ventre est mou (Magnus Hippocrates notationibus explicatus, p. 411, Romæ, 1626). Berends adopte cette opinion : « L’hydropisie sèche, dit-il, ne doit pas être rapportée à la tympanite des modernes, mais elle appartient à l’ascite, qu’Hippocrate aura appelée sèche à cause des signes de sécheresse manifestés aussi bien dans l’abdomen distendu que dans tout le corps, signes qui ne se voient pas chez la plupart des ascitiques à cause de leur constitution relâchée et inactive (Lectiones in Hipp. Aph., p. 526, Berolini, 1830). » M. Ermerins, dans une note très-élaborée, se déclare à peu près convaincu de la justesse de l’explication de Prosper Martian (De Hipp. doctrina a prognostice oriunda, p. 125, Lugd. Bat., 1832). L’opinion qui voit dans l’hydropisie sèche une tympanite et qui a été le plus généralement adoptée, s’appuie principalement sur Galien, qui dit, dans son commentaire sur l’aphorisme en question : « Cette hydropisie est appelée par les