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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/445

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Quant à la locution de hydropisie sèche, employée par Hippocrate, elle ne me semble pas fort difficile à comprendre : il aura appelé l’affection en question hydropisie, parce qu’elle avait les caractères extérieurs de l’ascite ; et il aura ajouté l’épithète de sèche, parce que le ventre contenait de l’air et non de l’eau. C’est à peu près comme s’il avait dit fausse hydropisie. Les mômes analogies ont sans doute engagé les anciens médecins, postérieurs à Hippocrate, à faire de la tympanite une des trois hydropisies qu’ils reconnaissent (tympanîte, ascite, anasarque).

VIII. Aph. VI, 29 et 30 : Les femmes et les garçons ne sont pas sujets à la goutte, les unes avant la cessation des règles, les autres avant l’usage des plaisirs vénériens. Pytherme, au rapport d’Hégésandre, raconte que de son temps, pendant vingt ans, les mûriers ne portèrent pas de fruit, et qu’il y eut une telle épidémie de goutte que cette affection frappa non-seulement les hommes, mais encore les enfants, les jeunes filles et les femmes ; que ce fléau atteignit môme les troupeaux, et qu’une moitié des animaux en fut affectée (Athénée, 2, 37)[1]. On voit dans ce fragment de Pytherme une trace des Aphorismes : cet auteur note comme une chose extraordinaire la goutte chez les enfants et les femmes ; ce qu’il n’eût pas fait s’il n’avait pas eu présents à l’esprit les deux aphorismes cités plus haut.

IX. Aph. VI, 31 : Les douleurs d’yeux se guérissent par du vin pur, ou par le bain, ou les fumigations, ou la saignée, ou la purgation. Note de MM. Lallemand et Pappas : « Il faut nécessairement admettre avec Galien que ces divers moyens thérapeutiques, dont quelques-uns paraissent au premier abord contradictoires, ne sont pas indiqués par Hippocrate, dans tous les cas indistinctement ; mais que tous peu-

  1. Pytherme était d’Éphèse. Il est cité, comme on voit, par Hégésandre, qui (Vossius, De hist. gr. p. 370) ne peut pas être plus ancien que Ptolémée Philadelphe. Pytherme (Athénée, 7, 35) parle d’un roi Antiochus qui parait avoir été Antiochus Soter.