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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/446

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vent trouver leur application suivant la constitution du sujet, l’intensité de la maladie, la période à laquelle elle est arrivée. On conçoit par exemple que le vin pur convienne dans les ophthalmies scrofuleuses, les saignées dans les cas aigus et récents, etc. Cette manière de voir, pleine d’exactitude, est bien plus complète et plus pratique que celle des théoriciens exclusifs, qui ne voient dans toute ophthalmie et en général dans toute inflammation qu’une seule et même affection, qui doit toujours être combattue par les mêmes moyens. »

X. Ὀφθαλμία ξηρὰ, ophthalmie sèche (Aph, III, 12, 14). Sur le sens de cette locution, je me suis référé à M. le docteur Siebel, qui, joignant la science à l’érudition, est, à ce titre, doublement compétent. Suivant lui, l’ophthalmie sèche est cette conjonctivite palpébro-oculaire, si fréquente, on peut dire si vulgaire, qu’il a désignée, avec Bell et la grande majorité des ophthalmologistes, sous le nom d’ophthalmie catarrhale. Une sensation de raideur et de sécheresse accompagne cette ophthalmie, surtout à son premier degré, où il n’y a presque pas de sécrétion et où elle s’arrête très-fréquemment. Cette sensation devient plus forte pendant les exaspérations qui ont lieu vers le soir (Voy. Siechel, Traité de l’ophth., p. 197 et suiv.). Les constitutions atmosphériques décrites dans le livre Des airs y des eaux et des lieux, t. 2, p. 47, et Aph. III, 12, 14, sont des constitutions catarrhales ; aussi y trouve-t-on l’ophthalmie sèche associée aux coryzas, aux toux, etc. L’ophthalmie humide, au contraire, présente les symptômes de la sclérotite ou sclérite qui, le plus souvent, est de nature rhumatismale (Sichel, ouvr. cité, p. 54, 254 et suiv.), savoir : larmoiement (épiphora), photophobie douloureuse, et souvent douleurs tensives s’étendant du globe aux tempes, point ou peu de sécrétion muqueuse. Dans Epid. I (t. 2, p. 617), où il s’agit d’une constitution produisant encore aujourd’hui des ophthalmies rhumatismales véritablement épidémiques, on trouve presque tous ces caractères pathognomoniques avec deux autres assez constants