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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/448

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d’Hippocrate probablement, ou du moins l’explication qui en était reçue.

Il nous reste dans les fragments de Rufus un chapitre intitulé De la vessie affectée de psore (περί ψωριώσης κύστεως). Le voici : « On voit des vessies affectées de psore. Des sédiments irréguliers et furfuracés se montrent dans les urines, et des démangeaisons se font sentir à l’hypogastre et au pubis. La maladie, faisant des progrès, ulcère la vessie et cause de plus fortes douleurs ; il s’y joint naturellement aussi les symptômes des ulcérations vésicales. Tels sont les signes de la maladie. Quant au traitement, il faut savoir qu’elle n’est pas curable complètement ; toutefois on essayera de la soulager autant qu’il sera possible[1]. » Cette description me paraît s’appliquer à quelque variété du catarrhe vésical, et c’est cette interprétation que j’admets pour la psore de la vessie dans l’aphorisme en question.

XIII. L’hypénantiose ou le principe : contraria contrariis curantur (Aph. II, 22), a été soumis par M. F. W. Becker à un examen que je reproduis ici en partie : « Nous croyons pouvoir soutenir que ce principe ne repose pas sur une expérience pure de toute hypothèse, que l’origine en est dans la manière mécanico-chimique dont on s’est représenté la vie, et qu’ainsi il tombe avec cette représentation. Quand une opposition semble exister entre la maladie et la guérison, ce n’est qu’une apparence sans réalité. Nous essaierons de le démontrer par des exemples tirés des différentes méthodes.

« On observe qu’un malaise produit par la surcharge de l’estomac est guéri par la diète, qu’une maladie de la peau engendrée par la malpropreté disparaît par la propreté, qu’un homme fatigué par des efforts excessifs se remet par le repos. Au premier coup d’œil, il semble bien qu’il y a ici une opposition entre la maladie et le traitement. Mais, dans le fait,

  1. Ce chapitre est reproduit dans Aétius, Tetrabibli III sermo tertius, cap. XXII.