Aller au contenu

Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/450

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prolongeant les évacuations ne déterminent l’inanition et l’épuisement de l’organisme entier. On ne prescrit pas la digitale, qui ralentit le pouls, parce que le pouls est fréquent (car dans tous les accès de fièvre où le pouls n’est pas moins fréquent on ne fait rien contre ce symptôme), mais seulement dans les cas où le choc du sang fait craindre un dérangement dans les mouvements de ce liquide ou dans la texture du cœur, des vaisseaux, des poumons.

« Outre les trois classes de méthodes curatives indiquées jusqu’ici, la diététique, l’excitante et la déprimante, qui, toutes trois, se rapportent directement à l’activité vitale, il y en a encore deux autres classes, à savoir : celles qui agissent immédiatement sur la masse et le mouvement du sang (émission, infusion, transfusion, hémostase, ligature, etc.), et celles qui changent la forme des parties solides (proprement méthodes opératives). A ces deux classes, le principe contraria contrariis curantur, est aussi peu applicable qu’aux classes précédentes : il s’y agit toujours de buts tout-à-fait particuliers qui sont atteints par des actions immédiates sur la substance liquide ou solide de l’organisme.

« Si donc le contraria contrariis n’est pas fondé sur l’expérience pure, s’il ne prend une apparence de vérité qu’aux yeux de ceux qui méconnaissent le vrai rapport entre la maladie et la guérison, comment se fait-il que, non-seulement ce principe ait été universellement reconnu par la médecine des anciens jusqu’à Paracelse, mais encore que, malgré la réfutation victorieuse des réformateurs du temps passé, il ait repris de nos jours une autorité si générale ? Nous croyons trouver la raison de ce fait dans la liaison nécessaire que l’hypénantiose a, comme principe thérapeutique, avec la manière mécanique et chimique dont on se représente les objets dans la physiologie et la pathologie. Ce mode de représentation, bien que réfuté de différentes façons dans ses formes primitives et grossières, et remplacé par la médecine organique, se reproduit fréquemment dans l’histoire médi-