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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/451

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cale sous d’autres apparences moins tranchées et, ce semble, plus scientifiques ; l’hypénantiose, qui l’accompagne constamment, doit conserver une influence qui n’est pas médiocre ; et il faut croire que cette influence ne sera abolie que lorsqu’on se sera entendu d’une manière générale et précise sur le rang subordonné qui appartient à la mécanique et à la chimie dans la physiologie (Berliner med. Ztng. 1834, p. 15). »

XIV. Aph. V, 40 : Chez les femmes, une congestion de sang dans les mamelles annonce la folie. Le seul commentaire de ces aphorismes qui énoncent des coïncidences singulières est de citer des exemples ; en voici un pour l’aphorisme en question : « Dans le mois de juin 1766, une femme de Bon-Secours, hameau près de Péruwelz en Hainaut, où j’exerçais la médecine alors, après un accouchement laborieux, où elle perdit beaucoup de sang, se rétablissait assez bien des travaux pénibles qu’elle avait essuyés ; ses vidanges n’avaient point cessé de couler ; ses forces reparaissaient ; le lait commençait à venir, quand on s’aperçut qu’il coulait avec peine, que les seins s’engorgeaient et grossissaient sensiblement. Elle faisait sucer inutilement son lait, il n’en venait guère. Il vint enfin du sang, quoiqu’on ne la fatiguât point à cet égard. La tension et le gonflement augmentèrent tellement, que le huitième jour de ses couches (le quatrième à peu près où les seins laissèrent couler quelque peu de sang) ces organes étaient si gros qu’ils surpassaient d’un tiers leur volume ordinaire. La femme en était oppressée comme d’un poids qui pesait sur la poitrine ; le pouls en était agité ; et cette malade se plaignait un peu de la tête. On observait qu’elle parlait beaucoup plus que de coutume. Cette situation pressante me détermina à la faire saigner du pied. Cette saignée n’empêcha point que la tête ne se prît de plus en plus ; et le même jour le délire maniaque se manifesta. A cette époque on ne me rappela plus, parce qu’elle refusait tout. Ce délire augmenta et dura plus d’un mois sans qu’on cherchât à y porter d’autres secours que des pèlerinages. En-