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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/452

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fin il arriva qu’une des cuisses s’engorgea, se tuméfia considérablement avec chaleur et tension ; bientôt la gangrène succéda à cette tumeur inflammatoire, sans que la manie diminuât de beaucoup. La gangrène fît des progrès, et les secours chirurgicaux ne purent les arrêter ; cette malade y succomba (Planchon, Observation sur une manie survenue à une femme, Journal de médecine, 1768, t. 28, p. 215). » Hippocrate aura été témoin de quelque fait de ce genre.

XV. Aph. IV, 79 : Ὁκόσοισιν ἐν τῷ οὔρῳ ψαμμώδεα ὑφίσταται, τουτέοισιν ἡ κύστις λιθιᾷ. Chez ceux dont l’urine dépose du sable, la vessie est calculeuse. MM. Lallemand et Pappas traduisent : « Ceux dont les urines déposent du sable ont la vessie disposée à la pierre. » Et en note : « Il est évident que ceux dont les urines laissent habituellement déposer un précipité sablonneux, sont exposés à la pierre, mais il n’est pas exact de dire qu’ils ont la pierre. Car, dès qu’un noyau s’est formé dans la vessie, il détermine la précipitation des matériaux qui, sans cela, seraient restés en dissolution dans l’urine : c’est ce que prouvent les incrustations dont s’enveloppent tous les corps étrangers introduits dans la vessie. Ainsi, dès le moment qu’une pierre existe dans cette cavité, les urines ne peuvent plus fournir de dépôt sablonneux ; par conséquent, toutes les fois qu’elles déposent du sable, on peut en induire qu’il n’existe pas encore de pierre. Le sens que nous avons adopté est donc conforme à l’observation ; il est d’ailleurs aussi exactement fidèle au texte que celui qui a été généralement suivi. »

Ce texte a déjà donné lieu à une polémique entre Beverovicius, médecin de Dordrecht, et le célèbre érudit Saumaise. Beverovicius soutenait que souvent il y a un calcul dans la vessie sans qu’il y ait émission d’urine sablonneuse, et réciproquement émission d’urine sablonneuse sans qu’il y ait un calcul dans la vessie. En conséquence, il expliquait ainsi l’aphorisme : Subsidentes hujusmodi arenæ in vesica omnino faciun ut λιθιᾷν dicatur ; c’est-à-dire que, si le sable n’est pas