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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/459

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fœtus mâles sont plutôt à droite, les femelles à gauche. Ceci avait déjà été avancé par des auteurs qui s’étaient occupés de l’étude de la nature. On lit dans Aristote : « D’après Anaxagore et quelques-uns des physiologistes, dans la génération le mâle fournit le sperme, et la femelle le lieu ; le mâle provient des parties droites, la femelle des parties gauches ; et, dans la matrice, les mâles sont à droite, et les femelles à gauche (De gen. anim. 4, 1). "

La grande et féconde théorie de l’influence des saisons sur la production des maladies se trouve dans Hérodote, exprimée en des termes analogues à ceux qu’Hippocrate a employés. On lit Aph. III, 1 : « Les maladies sont principalement engendrées par le changement de saison, et, dans les saisons elles-mêmes, par les grandes alternatives de chaud et de froid. » Αἱ μεταβολαὶ τῶν ὡρέων μάλιστα τίκτουσι νουσήματα καὶ ἐν τῇσιν ὥρῃσιν αἱ μεγάλαι μεταλλαγαὶ ἢ ψύξιος ἢ θάλψιος. Hérodote, qui lut son histoire à la Grèce assemblée, lorsque Hippocrate sortait de l’enfance, dit de son côté : « Les maladies sont produites chez les hommes par les changements quels qu’ils soient, mais surtout par les changements de saison. » Ἐν τῇσι μεταβολῇσι τοῖσιν ἀνθρώποισιν αἱ νοῦσοι μάλιστα γίνονται, τῶν τε ἄλλων εἵνεκα πάντων, καὶ δὴ καὶ τῶν ὡρέων μάλιστα (II, 77). Ainsi la doctrine de l’influence des saisons sur les maladies, recueillie par un écrivain qui n’était pas médecin, se trouvait dès-lors du domaine public parmi les hommes éclairés.

Quand Hippocrate, dans son premier aphorisme si beau, disait que la vie est courte et que l’art est difficile, il avait été précédé par Démocrite, Anaxagore, Empédocle, qui s’étaient plaints des limites étroites de nos sens, de la faiblesse de notre esprit, de la brièveté de noire vie[1].

  1. Democritum, Anaxagoram, Empedoclem, omnes pene veteres, qui… angastos sensus, imbecillos animos, brevia curricula νίtæ… dixerunt (Cicéron, Acad. post. I, 12). La même idée est exprimée par Susrutas, qui passe pour le père de la médecine indienne. Dhanvantaris, le médecin des dieux, transmettant la science à Susrutas, réduit à huit sections les mille