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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 4.djvu/460

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XIX. Aph. III, 9 : C’est dans l’automne que sont les maladies les plus aiguës et, en général, les plus mortelles. Cet aphorisme est très-important, au point de vue de la géographie médicale. Ce n’est pas à Paris qu’il aurait été rédigé : l’automne y est loin d’offrir les maladies les plus aiguës et les plus dangereuses. Il a dû l’être dans une contrée où règnent les fièvres intermittentes et rémittentes ; là, en effet, l’automne est souvent meurtrier. La Grèce était à cet égard ce qu’était l’Italie, comme le témoignent les passages suivants d’Horace, cités en note[1]. Cet aphorisme est à ajouter aux autres arguments que j’ai donnés t. 2, p. 538-582, pour établir quelle a été, en général, la nature des fièvres observées et décrites par Hippocrate.

XX. De même qu’on trouve dans les aphorismes des propositions qui appartiennent à une science antérieure, de même on y trouve des passages qui ont été reproduits par les écrivains immédiatement postérieurs. J’ai déjà appelé l’attention, t. I, p. 67 et p. 72, sur les emprunts faits par Platon et Aristote ; je vais en citer un autre exemple qui me servira en même temps à expliquer, mais non à justifier un aphorisme obscur ; car, en beaucoup de cas, expliquer ne peut pas être autre chose que montrer la place et les rapports qu’une opinion a occupés parmi les hommes d’une époque. Il est parlé, Aph.V, 59, d’un moyen exploratif pour reconnaître si une femme est en état de concevoir : il s’agit de pessaires odorants dont les émanations doivent traverser le corps et être perçues dans les parties supérieures. Cette opinion est adoptée par Aristote, qui la rapporte même comme une chose tout à fait vulgaire :

    sections de la médecine de Brahma, eu égard a la briéveté de la vie des hommes et à la faiblesse de leur esprit (Susrutas, t. 1, p. 1).

  1. Nec plumbeus auster
    Autumnusque gravis, libitinæ quæstus acerbæ (Sat. II, 6, 18, 19).
    Frustra per autumnos nocentem
    Corporibus metuemus austrum (Od. II, 14, 15).
    (Autumni) grave tempus (Od. III, 23, 8).