Page:Hippocrate - Oeuvres choisies, trad Daremberg, 1844.djvu/593

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avoir serré la ligature, servez-vous d'un médicament corrosif, n'employez pas de fomentations humides avant la chute des hémorroïdes. Ayez soin d'en laisser toujours une. » Il est vrai que dans le traité des Hémorroïdes il est expressément recommandé de cautériser toutes les hémorroïdes et de n'en laisser subsister aucune. Cette opposition n'a rien qui doive étonner, puisque les écrits qui composent la collection viennent de divers écrivains qui se combattent souvent l'un l'autre; et c'est peut-être à l'auteur du traité des Hémor. que l'auteur du VIe liv. des Epid. s'adresse indirectement par cette épithète d'ἀκαίρως, donnée aux chirurgiens qui guérissaient toutes les hémorroïdes. L'auteur du Traité des Hémorroïdes usait de quatre procédés pour la cure de cette maladie : 1°. la cautérisation transcurrente, qui desséchait les tumeurs hémorroïdales sans les brûler; 2°. l'excision ou plutôt la rescision; et après l'opération, l'emploi des hémostatiques; 3°. la cautérisation avec les escharrotiques; 4°. l'arrachement des bourrelets hémorroïdaux externes ou internes, dont le pédicule est bien prononcé. Pour les hémorroïdes internes, l'auteur portait le cautère dans l'intérieur du rectum à l'aide d'un speculum ani.

(130) Aph. 14. - 130. Je suppose qu'il s'agit ici de l'anasarque, maladie dans laquelle Hippocrate croyait les vaisseaux remplis d'eau, et qui se guérit quelquefois, comme on le sait, par d'abondantes évacuations alvines liquides. - Cet aphorisme est reproduit par la 461e sentence des Coaques; c'est à tort que j'ai vu dans cette 461e sentence (cf. p. 92) la mention de l'hydropisie ascite; quel que soit du reste le sens que je donne à cette sentence, je me suis également trompé quand j'ai cru y trouver une doctrine opposée à celle professée aujourd'hui sur la solution des hydropisies par l'absorption de l'eau épanchée dans l'abdomen et transportée ensuite par les veines dans les intestins et la vessie. En effet, si on admet qu'Hippocrate a parlé de l'hydropisie ascite, on trouvera qu'il y a plutôt un rapprochement à faire qu'une opposition à marquer entre sa doctrine et la nôtre.

(131) Aph. 18. - 131. « Comme θανατῶδες, dit Galien, p. 27 et suiv., signifie dans Hippocrate tantôt nécessairement, tantôt probablement mortel, il est difficile de savoir s'il a prétendu que, dans tous ces cas, la mort est inévitable ou seulement que la guérison est très difficile et très rare. Les uns pensent que toute plaie du cœur est nécessairement mortelle; mais d'autres soutiennent qu'il faut que la blessure pénètre dans les ventricules, et qu'Hippocrate a voulu marquer cette condition en se servant du verbe διασκόπειν (diviser de part en part). On croit également que les plaies de la vessie, de la partie nerveuse (centre) du diaphragme et des petits