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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/148

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UN VIEUX BOUGRE

mait à la poste, et leur gaieté en fut énorme. Loriot-Moquin tenta une diversion. L’autre captivait l’assemblée : dans l’odeur de tabac, d’anis et d’absinthe dont l’air était vicié, il conduisit à bien une histoire où des zouaves exerçaient leur prestige sur de petites filles musulmanes aux yeux méditatifs.

— Ce coup-ci, faut qu’je m’trotte, dit-il, ou la r’ceveuse pourrait y trouver un ch’veu !

Il ajouta qu’elle était chauve et, salué de nouveaux rires, serrant des mains, il partit.

— Sacré type ! déclara Grand-Menu.

— Y n’est pas si malin qu’ça, fit Loriot-Moquin.

Comme on protestait, il changea ses batteries : retroussant ses manches, il observa :

— Tout ça n’a rien à faire avec Gaspard… Mais si jamais on le r’voit… et on le r’verra c’vieux pirate !… y m’trouv’ra sur son ch’min, c’est bibi qui vous l’dis… On a un compte à régler ensemb’ !…

Dehors, il y avait un mouvement anormal. Grand-Menu affirma, sans conviction :

— C’est rien… à coup sûr…