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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/268

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UN VIEUX BOUGRE

— Une chaise ! Youyou s’ trouv’ mal !

La Michel accourut avec une chaise, le boiteux avança son banc, ses jambes inégales écartées en arche au-dessus, et le fils offrit son propre siège. Quand Mlle Youyou fut assise, ils demeurèrent bouche bée de leur apitoiement. Mlle Rubis la réconfortait de son mieux et elle s’efforçait de sourire, disant :

— Ça passe… ça va, à présent…

Michel essuya d’un revers de main son front moite. Ses parents correspondaient par une mimique très expressive. Leur embarras augmentait le sien et il se décida à parler :

— Pourquoi qu’ vous êt’s entrées ici, d’abord ?

Sa voix démentait l’arrogance du propos et il recula devant Mlle Rubis. S’étant dressée soudain, elle abandonnait derrière soi le bras auquel Mlle Youyou se retenait, molle et suppliante :

— Non ! mais penses-tu qu’on est chez l’ pape, peut-êtr’ !… On n’est pas des chiens, non plus !

— J’ai pas dit ça, Rubis, répliqua Michel.

Ils s’étaient bien aimés, pourtant. Tout à