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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/269

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UN VIEUX BOUGRE

coup, ils ne furent plus ennemis l’un de l’autre, en mémoire de cela. Un regard échangé, et leurs cœurs se rappelèrent les temps de fougue amoureuse qu’ils avaient vécus. La vieille pouvait maugréer, le boiteux se mouvoir sans besoin pour faire paraître son mécontentement, ils ne voyaient qu’eux-mêmes et ils n’entendaient rien, sauf le chant indéfinissable des bons souvenirs dont ils avaient l’âme bruissante.

Chez Mlle Rubis, l’orgueil résistait à leur charme alanguissant. Ils abattaient la volonté de Michel et, dans son être simple, il y avait la douleur d’avoir méconnu la préexcellence de cet amour que nulle force humaine ne pourrait jamais plus ranimer. Il lança ces éclairs suprêmes, ainsi qu’une flambée à sa fin : et, où il avait lui, brûlé, l’ombre s’insinua, celle même qui couvre la mort d’une majesté nonpareille et oblige les faibles à espérer une suite éternelle et meilleure à la vie.

— Alors, qu’est-c’ qui vous amène ? questionna doucement Michel.

— Y a, Michel, qu’on voudrait r’tourner à Paris…