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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/271

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UN VIEUX BOUGRE

aurait d’ quoi, j’ t’aurais pas d’ mandé un sou…

Les parents s’agitaient, scandalisés. Michel hésita avant de s’adresser à eux :

— Les avez-vous, ces cinquante francs-là ?

— Et quoi encore avec ! hurla le père.

— Avez-vous cinquante francs, que j’ vous dis ?… M’ les faut, quoi !…

La Michel répliqua :

— Comme tu nous parl’s, mon p’tit !… Ça t’ port’ra pas chance… On n’est pas des riches, pour avoir des cinquante francs à gaspiller… tu l’ sais ben…

— Tant pis pour c’ qui arriv’ra !… J’ vas les d’mander au grand-père… et faudra qu’y m’ les donne… coûte que coûte…

Michel attendit l’effet de cette menace. Les vieux se consultaient. Mlle Youyou se reprit à pleurer et l’aînée serrait les dents, de dégoût et de rage. Le boiteux, enfin, déclara :

— D’mande à ta mère… on n’a pas dix francs, ici !…

— Alors, c’est bon… j’vas chez l’ancien… Et on verra !…

Mlle Rubis se jeta à son cou, s’écriant :