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Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/58

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UN VIEUX BOUGRE

Elle le regarda, curieuse d’apprécier l’effet de cette déclaration. Impassible. Gaspard se rappelait les femmes qu’il avait connues, depuis celle qu’il avait suivie pour ses yeux noirs, son teint de cuivre, sa bouche rouge et lippue, ses flancs larges.

C’était une fille errante au rire sonore. Elle disait la bonne aventure aux villageois et le lendemain lui importait aussi peu que la vérité. Elle entraîna Gaspard Michel, par caprice, et un peu pour châtier les commères de l’endroit, dans l’une d’elles, de leur manque de charité. Tel un oiseau à la glu, il se prit à la luxure, et le baiser de cette bohémienne commença ses turpitudes. Il eut sa place, entre les vieux et la marmaille, dans la tribu qu’emportait une mauvaise roulotte attelée d’un cheval osseux.

Les nuits, on allait piller les basses-cours ; mais Gaspard râlait de plaisir contre une amante démoniaque ; et, pour la mériter, rien ne lui était défendu par les lois, la religion ni sa chétive conscience.

Cependant, Mlle Rubis s’était poudré le visage, si ses ongles demeuraient impurs. Elle mit un