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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/17

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de Mlle. BRION.

liberté, fut d’aller trouver une petite compagne, que je connoiſſois depuis ma plus tendre enfance : elle s’appelloit la Dêpoix. Elle me reçut comme une ancienne amie, & me mena chez ſon pere, qui étoit commis à la barriére du Cours.

Le bon homme dont la cuiſine n’étoit pas des mieux fondées, ayant peu de contrebandiers pour amis, s’apperçut du tort que faiſoit un nouvel hôte à ſon ordinaire ; il pria ſa fille de me placer quelque part, ſa miſére ne lui permettant pas de me garder chez lui.

La Dêpoix, qui par ſon métier de Coiffeuſe, ſe trouvoit intereſſée dans une eſpéce de commerce de Galanterie, auroit été charmée de me garder avec elle : ma figure qui ſe décraſſoit tous les jours, lui promettoit de la dédommager amplement des ſoins qu’elle auroit pris à me former.