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Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1746).djvu/31

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Nunc & Anaxagora scrutemur Homoiomerian,
Quam Grœci memorant, nex nostra dicere lingua
Concedit nobis patrii sermonis egestas ;
Sed tamen ipsam rem facile est exponere verbis :
Principium rerum quam dicit Homeiomerian
Ossa videlicet è pauxillis arque minutis,
Visceribus viscus gigni, sanguinemque creari
Sanguinis inter se multis coeuntibus guttis,
Ex aurique putat micis consistere posse
Aurum, & de terris terram concrescere parvis,
Ignibus ex ignem, humorem ex humoribus esse.

C’est grand dommage que le Systeme de cet habile homme ne nous ait pas été conservé en son entier. Il me semble que les Philosophes qui lui ont succedé, n’ont pas assez compris le veritable sens de ses Dogmes ; j’en juge aisni par les contradictions que l’on remarque dans ce qu’Aristote, Laërce, Plutarque & Ciceron raportent des Principes d’Anaxagore. Il me paroit fort vraisemblable que ce grand Philosophe a voulu designer par ses Homoeomeries, les germes, où l’assemblage des particules spermatiques, & homogenes des individus, qui ont été disposées & mises en ordre par l’Etre infini pour la production homogene & semblable de toutes les Creatures.

Il ne paroit pas que les autres Philosophes de la Secte Jonique, comme Diogene d’Apollonie, Archelaus &c. ayent rien ajoutés à la doctrine des Principes. Ils se sont bornés à enseigner, que l’air & l’infini ont produit toutes choses. Laërce parlant