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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/15

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AFGHANISTAN

le bonheur d’Edhem[1] l’accompagnent ; il a bridé le coursier de la fortune. Ô Nédim ! mets fin à ces louanges, car la brièveté caractérise le meilleur discours. »

J’avais toujours eu le plus vif désir d’être admis en sa présence, et ce fut pour moi le plus heureux des instants que celui où il me fut possible enfin d’obtenir cette audience.

Vers. « Il fut pour moi le moment le plus fortuné, celui où je vis ce bosquet de beauté et de perfection ; louange à Dieu ! J’ai oblenu la récompense que j’ambitionnais. J’ai vu ce joyau de notre époque, cet homme rare dans les révolutions du temps ; jamais le monde n’a produit une perle aussi resplendissante. Je suis, on ne peut le mettre en doute, le serviteur dévoué de ce personnage qui inspire une affection pure et sincére. Il est doué des plus nobles qualités ; que Dieu daigne aussi lui accorder ces cinq choses : la prospérité, le bonheur, une longue vie, la santé, le succes. Ses amis, en le voyant content, sont transportés de joie, ses ennemis soucieux s’écrient : « Que ne suis-je poussière[2] ! »

  1. Edhem, Abou Ishak Ibrahim fils d’Edhem, fils de Souleyman, fils de Mansour, originaire de Balkh, était de famille royale. Obéissant, dans une partie de chasse, à une inspiration divine, il renonça au mondé pour embrasser la vie religieuse, se rendit à la Mekke et se retira, en Syrie où il mourut en l’année 161 ou 162 selon les uns, 166 selon les autres. (777-782 A.D.)
    Son tombeau se trouve à Djebeleh, qui doit à cette circonstance le surnom d’Edhemieh. (Lives of the Soofis, by Mawlana Noor Aldin Jamt. Calcutta, 1858, pages 45-46.)
    L’auteur joue dans ce vers sur les mots d’Edhem et d’Ablak, dont le premier signifie un homme ou un cheval dont la couleur tire sur le noir, le second un cheval gris blanc.
  2. Qoran, chap. 78, vers. 41.