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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/23

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AFGHANISTAN

Hérât, et se dirigea accompagné par les Afghans de cette ville sur Qandahâr. Les deux armées se rencontrèrent près de cette dernière ville[1] ; les Persans furent mis en déroute. Une autre armée envoyée une seconde fois fut également battue[2]. Dès lors la cour de Perse ne fit plus marcher de troupes ; la dynastie des Séfévis touchait à son déclin et n’avait plus la force nécessaire pour faire la guerre. La puissance de Mir Véïs s’accrut, il devint souverain indépendant et maître du pays jusqu’à Kâboul. Il se brouilla avec les Afghans de Hérât ; ceux-ci, à cette époque, se révoltèrent contre les Persans et défirent leurs troupes dans une rencontre.

Mir Véïs mourut a Qandahâr[3]. Il eut pour successeur son fils Châh Housseïn qui, pour ménager ses intérêts, se montra l’ami des Persans ; il conduisit son armée contre Hérât dans l’intention de leur venir en aide. Essed Oullah Khan sortit de la ville et se porta à la rencontre de l’armée Ghildjâï ; les deux adversaires se trouvèrent en face l’un de l’autre à Khâvy, entre Qandahâr et Hérât. Essed Oullah Khan fut tué ; les Afghans de Hérât, mis en fuite, se réfugièrent dans la ville. Châh Housseïn informa le roi de Perse de la victoire et de la mort d’Essed Oullah et il lui fit par-

  1. L’auteur veut sans doute parler ici de l’expédition commandée par Khosrew Khan, oncle de Châh Nuvaz Khan, qui fut tué sous les murs de Qandahâr en 1711.
  2. La dernière armée envoyée par les Persans était commandée par Mehemmed Rustem Khan qui fut mis en déroute en 1713.
  3. Mir Véïs mourut en 1715, laissant deux fils : Mir Abdallah lui succéda. Ce prince d’un caractère pacifique ayant ouvert des négociations avec la cour de Perse pour lui restituer Qandahâr, fut assassiné dans son palais à l’instigation de Mir Mahmoud, qui fut proclamé souverain.