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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/30

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AFGHANISTAN

hommes de cette nation recevaient une solde permanente. Ahmed Châh donna la ville de Mechhed à Châh Roukh, petit-fils de Nadir Châh, qui avait été aveuglé par Alim Khan, Arabe de la tribu de Khozéïma établie dans le Kouhistan. Alim Khan fut arrêté et mis à mort[1]. Ahmed Châh mourut à Qandahâr en l’année 1185 (1771) ; il y est enterré[2].

Légende des monnaies d’Ahmed Châh : « Cet ordre fut donné par le Tout-Puissant, l’inexplicable, à Ahmed le souverain : Frappe le coin sur l’or et sur l’argent, depuis la région du poisson (qui supporte la terre) jusqu’à celle de la lune. »

Légende de son sceau : « L’empire est à Dieu ; ô Lui ! — Ahmed Châh, la perle des Dourânis. — Ô victorieux ! »

De ses six fils, l’un, le prince Mahmoud mourut dans le qafès[3] ; le second, le prince Goher, eut le même sort ; le troisième, le prince Dârâb mourut à Kâboul ; le

  1. Nasroullah Mirza, fils de Châh Roukh, avait suscité la révolte du Khorassan, révolte à laquelle prirent part tous les chefs persans, à l’exception de Kerim Khan Vekil de Chiraz. Une bataille livrée dans les environs de Mechhed, fut gagnée par Ahmed Châh, grâce à la vigueur de Nassir Khan et des Beloutchis. La ville de Mechhed, sur laquelle on ne pouvait tirer sans commettre un acte d’impiété, fut investie et elle capitula après quelques mois de blocus. Châh Roukh en conserva le gouvernement à la condition de donner sa fille à Timour fils d’Ahmed Châh et de fournir un contingent de troupes pour servir dans l’armée afghane.
  2. Ahmed Chah mourut d’un cancer à la face, dont il souffrait depuis longtemps. Il était âgé de cinquante ans.
  3. Le mot qafès désigne une maison ou un appartement dont les fenêtres sont grillées et où sont enfermés les princes de sang royal. Ils ne peuvent communiquer avec le dehors et ils sont l’objet d’une surveillance incessante.