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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/40

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AFGHANISTAN

Sur ces entrefaites, l’armée de Zéman Châh arriva ; Houmayoun prit la fuite du côté du Moultan : le gouverneur de cette province, ayant appris son arrivée, lui livra bataille ; Sultan Ahmed, fils de Houmayoun, fut tué, et lui-même fait prisonnier[1]. En route, il fut aveuglé par ordre de Zéman Châh, qui céda aux suggestions de son vézir Rahmet oullah Khan, fils de Feiz oullah Khan Sadou Zey. Il mourut dans le château de Kâboul, sans laisser d’enfants. Son règne avait duré huit mois.

  1. Houmayoun se réfugia dans le Moultan ; il y était lorsqu’en 1210 (1795) Châh Zéman passa le Sind et s’établii, avec son armée dans les environs de Hassan Àbdal et de Routhas. Houmayoun, qui se trouvait dans le canton du Righistan et aux environs de sa ville de Lyièh, voulut essayer de gagner le Kachmir avec une centaine de serdars et de nobles afghans, qui lui étaient demeurés fidèles.
    Châh Zéman instruit de la présence de Houmayoun envoya au gouverneur de Lyièh, Mehemmed Khan Sadou Zey, l’ordre de l’arrêter et de l’envoyer au camp. Mehemmed Khan ne put surprendre Houmayoun. Un combat acharné eut lieu. Sultan Ahmed fils de Houmayoun, atteint par une balle, tomba de cheval et rendit l’âme. Son père, désespéré, so jeta sur son corps qu’il ne voulut point abandonner ; il fut fait prisonnier et conduit à Lyièh. Zéman Châh y envoya de suite son premier valet de chambre, le Persan Hassan Khan, avec l’ordre de lui crever les yeux et de le conduire en litière à Caboul.
    Tarikhi Ahmed, par Abdoul Kerim Mounchy, Laknau, 1266 (1849), page 32.