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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/45

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AFGHANISTAN

Mahmoud dans un but de conciliation, agissait par ruse ; qu’il enlèverait Zéman Châh pour le conduire à Hérât. Un personnage nommé Qilidj Khan, de la tribu turcomane des Ouïmaks Timouris qui compte trente mille familles, se trouvait à Hérât avec mille cavaliers. Tous les jours, il annonçait qu’il se rendrait au camp ; mais il se jeta à l’improviste dans le château d’Ikhtiar oud Din, très-forte citadelle bâtie par les rois Ghourides, en fit la garnison prisonnière et ouvrit un feu de mousqueterie sur la ville et le palais royal. Le prince Firouz oud Din s’éveilla du sommeil de la négligence ; il vit ce désordre et en envoya secrètement la nouvelle au camp. C’était au moment de la prière de l’Asr (de l’après-midi) ; le prince Mahmoud éperdu, quitta l’armée pendant, qu’elle était plongée dans le sommeil, et, suivi de ses confidents et de Housseïn Aly le Persan, il enleva son trésor et se dirigea vers la ville. La nuit même, les soldats s’aperçurent de son départ : ils en profitèrent pour piller le camp. Le prince Mahmoud rentré dans Hérât s’empressa aussitôt de prendre toutes ses dispositions ; il fit pointer des canons sur la citadelle qu’il battit vigoureusement, mais sans produire d’effet. Au bout d’un jour et d’une nuit, quand il vit que l’attaque n’avait aucun succès, sous le coup des circonstances, il envoya à Qilidj Khan, l’astrologue Séyid Mehemmed qui était lié d’amitié avec lui. Il le chargea de lui dire : « Je m’engage, sur la parole de Dieu, à te pardonner ton crime et à souscrire à toutes tes demandes. » Le Séyid Mehemmed accompagné de quelques autres descendants du Prophète alla trouver Qilidj Khan dans la citadelle ; il lui fit part des propositions du prince Mahmoud et se porta garant de leur