Aller au contenu

Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45
AFGHANISTAN

autres émirs, suivis d’un petit nombre de personnes, le suivirent. Khan Oloum, le grand écuyer et d’autres personnes ne se fièrent pas aux paroles du vézir et se dirigèrent sur Pichâver. Le roi et le vézir arrivèrent à la porte du château ; les gens qui s’y trouvaient vinrent à leur rencontre et se mirent à leur service ; ils prirent leurs chevaux pour les abreuver et leur donner du fourrage ; ils s’empressèrent de servir leurs hôtes et préparèrent de l’eau et des aliments. À la nuit tombée, le commandant du château conçut des pensées perverses ; il s’entendit avec les gens placés sous ses ordres et leur dit : « Emparons-nous du roi et du vézir et conduisons-les à Mahmoud ; nous acquerrons ainsi de grandes dignités, des présents et de l’honneur. » Tous acceptèrent cette proposition.

Tout à coup, en ce même moment, arrivèrent mille cavaliers persans qui s’étaient enfuis du camp établi à Pichâver par le prince Choudja. Entre cette ville et Bendi Kheyber, ils avaient rencontré Khan Oloum et le grand écuyer et leur avaient demandé des nouvelles. Khan Oloum leur avait répondu : « Mahmoud Châh est défait ; quant à nous, nous allons porter cette bonne nouvelle à la mère du roi et au prince Choudja. » Ces Persans comprirent juste ce qu’il y avait de vrai dans cette réponse. Arrivés au château, ils apprirent que Zéman Châh s’y trouvait avec le traître vézir ; ils dirent alors au commandant : « Saisis le roi et le vézir : sinon, Mahmoud brûlera ta maison ; c’est le moment pour toi d’acquérir de l’honneur. »

Le commandant et ses gens se mirent ensuite tous en devoir de s’emparer de la personne du roi. Le matin, le