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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/64

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AFGHANISTAN

l’intention de s’emparer de Hérât, il avait laissé son frère le prince Firouz oud Din à Yezd près de Kâchân, avec le prince Kamran ; Firouz, désirant visiter le sanctuaire de la Mecque, se rendit à Ispahan et de là à Bagdad auprès de Suléïman Pacha. Celui-ci lui témoigna beaucoup de considération, et le fit conduire avec les plus grands honneurs à Damas, dont le gouverneur le traita selon toutes les règles de l’hospitalité ; de là il se rendit à la Mecque la vénérée, et à son retour, il se fixa à Yezd.

Au bout de huit mois de séjour à Boukhara, Mahmoud s’aperçut qu’il n’y avait à attendre de la part de Châh Mourad ni secours ni commisération ; Châh Mourad le remettant de jour en jour, il se convainquit qu’il ne fallait espérer aucune aide ; le prince demanda donc à la fin la permission de partir : « J’ai renoncé, dit-il, à toute prétention à la souveraineté ; j’ai l’intention de faire le pèlerinage de la Mecque ; je désire qu’il me soit permis d’aller en Russie par la route du Kharezm, et de là à Constantinople et à la Mecque. » Après de nombreuses sollicitations, comme il était impossible de rejeter sa demande, la permission lui en fut accordée. Le prince sollicita de Châh Mourad, pour les frais de son voyage, mille tillâs ; celui-ci se borna à lui accorder quelques chevaux de charge et cent tillâs.

On prétend que le prince Mahmoud, après la mort de son père et lorsque Zéman Châh s’empara de la couronne, avait envoyé une fois à Châh Mourad Beg, dans l’espoir d’en être secouru et d’obtenir sa protection, un éléphant et cent châles de Kachmir ; une seconde fois seize mille lingots de plomb ; une autre fois, il lui envoya des châles, des tapis et deux sabres ; mais lorsque enfin la fortune du