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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/65

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AFGHANISTAN

prince périclita, Châh Mourad ne lui donna aucun secours, et cessa de le traiter avec amitié et considération. Quoiqu’il en soit, le châhzadeh Mahmoud se hâta de sortir de Boukhara : il gagna sans s’arrêter nulle part Khiva, capitale du Kharezm, et il se rendit auprès de Yvaz Beg Inâq[1] ; celui-ci vint à sa rencontre jusqu’en dehors de la ville ; il fit préparer une habitation digne d’un tel hôte, le traita d’une façon flatteuse et bienveillante ; il considéra la venue du prince comme un sujet d’honneur pour lui. Il lui assigna une pension de cent vingt piastres, outre les rations de fourrages, d’orge et de fruits qu’il lui fournissait ; tous les jours il se rendait à la demeure du prince, et s’entretenait avec lui.

La nouvelle de l’arrivée de Mahmoud à Boukhara étant parvenue à Kâboul, le vézir Rahmet oullah Khan désigna aussitôt un ambassadeur qu’il dépêcha auprès de Châh Mourad Beg ; la lettre dont il était chargé, du moins à ce que nous avons appris, était rédigée en ces termes : « Quand la première fois la fortune fut défavorable au châhzadeh Mahmoud, il se réfugia auprès du roi de Perse, qui lui donna une armée. Par un effet de la destinée, nous nous trouvions à cette époque, le roi et moi, à Lahore : le sort des armes nous était favorable et nous avions l’intention de nous rendre à Djihan Abâd, lorsque tout à coup nous fûmes informés que le châhzadeh Mahmoud était venu attaquer Hérât, avec l’aide des Persans ; l’union et une amitié sincère étant la base des relations entre le gouvernement de Zéman Châh et le vôtre, les deux États n’en font qu’un.

  1. Yvaz Beg Inâq était le père de Iltouzer Khan dont il sera question dans le chapitre qui a trait à l’histoire de Khiva.