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AFGHANISTAN

permettent d’user de violence envers un hôte et d’être sans respect pour lui ? La décision appartient à Dieu. Telle est ma réponse. » Tous les conseillers d’Yvaz approuvèrent ce langage, et ils rédigèrent dans ce sens la lettre qui fut expédiée à Châh Mourad Beg. Celui-ci, lorsqu’il eut connaissance de la réponse rapportée par son envoyé, se tut et se tint coi.

Il rédigea en ces termes sa réponse à l’ambassadeur de Kâboul : « Avant la réception de votre lettre, le châhzadeh Mahmoud avait sollicité la permission de partir : il accomplit maintenant le pèlerinage de la Mecque ; s’il n’en avait pas été ainsi, assurément j’eusse agi conformément à ce que vous m’avez mandé ; c’est-à-dire, je l’eusse gardé à Boukhara : mais, à présent, il s’est échappé de mes griffes. »

Le prince Mahmoud, après avoir passé quatre mois entiers à Khiva, demanda son congé ; Yvaz le fit conduire à Ester-Abâd, auprès du roi de Perse et accompagner par cent cavaliers Turkomans, Yomouts, Gouklans, Orsendjis et Tekehs et par quelques-uns de ses officiers les plus considérés ; il lui avait donné en outre des provisions et de l’argent pour ses frais de route. Il fut reçu à Téhéran par le châh de Perse ; Feth Aly Châh l’accueillit encore avec bienveillance et avec considération, il le confia aux soins d’un mihmândâr et il lui assigna comme séjour une habitation délicieuse, à Màçoum Qadem.

Quelque temps après, Zéman Châh revint à Hérât, et il fut convenu avec Feth Aly Châh que ce prince ne prendrait pas parti pour Mahmoud ; les esprits s’apaisèrent. Zéman Khan, gouverneur d’Hérât fut destitué et Zéman Châh retourna à Qandahâr. Puis, trompé par son vézir aux conseils diaboliques, il fit mettre à mort les quatorze émirs respectés ;