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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/73

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AFGHANISTAN

Chir Mehemmed battit en retraite tandis que celui-ci continuait à combattre avec impétuosité ; à la fin le roi s’aperçut du petit nombre d’hommes qui accompagnaient Chir Mehemmed : « Ô braves ! s’écria-t-il, comment fuyez-vous devant un ennemi si peu nombreux ? Retournez sur vos pas ! » Ses cavaliers firent volte-face et s’élancèrent sur Chir Mehemmed ; un des sergents d’armes du roi le joignit et lui porta en pleine poitrine un coup qui le fit tomber de cheval ; il lui coupa la tête sur-le-champ. Quelques-uns des officiers de marque de Chir Mehemmed furent tués, les autres demandèrent quartier.

Lorsque la mort de Chir Mehemmed fut connue de l’armée de Châh Choudja, les soldats dispersés se rallièrent, et l’armée ennemie tout entière demanda à se rendre, le roi lui accorda quartier, et le crime de la révolte fut rejeté sur Chir Mehemmed. Les deux armées se réunirent en une seule et se dirigèrent sur Kâboul avec toute la pompe de la souveraineté. Qaïsser, se repentant de sa conduite, vint exposer sa situation à son père Zéman Châh que Chir Mehemmed avait fait enfermer dans le Bâla Hiçar : « C’est Chir Mehemmed, dit-il, qui m’a jeté dans cette affaire ; sans lui, je n’aurais pas eu l’intention ni de parvenir à la royauté, ni de me révolter contre mon oncle. Maintenant il est mort, et Châh Choudja est près de Kâboul, que dois-je faire ? ». Zéman Châh lui conseilla d’aller à la rencontre du roi et d’implorer sa grâce et le pardon de ses fautes. Il ajouta qu’il adresserait lui-même une requête au roi. Le prince Qaïsser prit la lettre de son père, et, accompagné d’un petit nombre de personnes, il se porta à la rencontre du roi qui lui pardonna et ferma les yeux, en