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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/80

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AFGHANISTAN

mettre en liberté tous les princes qui sont enfermés dans le Bâla Hiçar ; que ceux qui veulent rester à Kâboul, y demeurent, ils recevront une pension ; sinon qu’ils se rendent dans l’endroit qu’ils auront choisi. »

Tous les princes se soumirent à Mahmoud et résidèrent à Kâboul. « Que mon frère Châh Choudja cesse d’écouter les paroles de cet Ethâ Mehemmed maudit et qu’il renonce à lever une armée ; je le nommerai mon lieutenant à Kâboul ; qu’il s’abstienne de toute révolte tant que je vivrai ; après ma mort il sera libre[1]. » Zéman Châh approuva ces propositions et envoya à Châh Choudja une lettre écrite en son nom et un engagement au nom de Mahmoud ; ces promesses tentèrent Châh Choudja, qui les fit connaître à Ethâ Mehemmed, en le menaçant, s’il ne le secourait ni en hommes ni en argent, de faire la paix avec son frère. Ethâ Mehemmed fut fort troublé par cet événement ; réfléchissant que, si les deux frères se réconciliaient, ils viendraient l’attaquer, il réunit à la hâte cinq mille cavaliers intrépides et il se transporta le plus vite possible à Pichâver. Châh Choudja se réjouit de le voir venir à son secours ; mais Ethâ Mehemmed entra dans le camp et s’empara de Châh Choudja au milieu de la nuit. Le matin, il partit pour retourner à Kachmir, emmenant le harem et les bagages de son prisonnier qu’il enferma dans le qafès. Immédiatement après son arrivée, il s’occupa d’approvisionner Kachmir, de mettre la ville en état de

  1. Châh Choudja avait trois fils : Iskender, jeune homme très-beau et très-savant, qui accompagnait toujours son père, soit qu’il fût en campagne ou qu’il restât dans son palais ; les deux autres, Souléïman et Châpour suivirent leur père dans l’Hindoustan. (Note de l’Auteur.)