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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/81

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AFGHANISTAN

défense et de réunir une armée. Il se mit en révolte ouverte contre Châh Mahmoud ; de plus, il expédia secrètement des lettres aux Anglais, pour les engager à envoyer des troupes, et il ajouta qu’il tiendrait prêt de son côté quarante mille hommes, L’empire de Lahore devait être attaqué de deux côtés à la fois et enlevé à Râdjah Sing l’idolâtre : il se réservait, après la campagne, le Kachmir, abandonnant aux Anglais Lahore, Routhas, Nemir-Chir et le Djemou[1]. Lorsque le messager porteur de ces lettres arriva à Lahore, les espions que Râdjah Sing avait de tous côtés l’arrêtèrent ; les missives dont il était porteur furent découvertes. Râdjah Sing les envoya à Kâboul à Châh Mahmoud en lui faisant savoir que, s’il dirigeait une armée contre Kachmir, lui, de son côté, marcherait de Lahore sur cette ville, s’emparerait d’Ethâ Mehemmed Khan et rendrait le Kachmir à Mahmoud.

À la suite de cette proposition, Fethy Khan reçut l’ordre

  1. Le Djemou comprend aujourd’hui la partie méridionale des domaines du Maharajah de Kachmir, Il est borné au nord par la province de Kachmir dont il est séparé par les monts Pendjal, au nord-est par le Baltistan et le Ladakh, également soumis au Maharajah de Kachmir ; du côté du Baltistan la frontière est marquée par les monts Nan-Kan. À l’est, il a pour limites le tchamba, territoire britannique dépendant de Penjab. Au sud-est, la frontière est définie par le Ravi, affluent du Tchinab qui lui-même se jette dans le Setledje.
    Le Djemou confine au sud au Pendjab dont les plaines se continuent dans la partie méridionale du territoire sous le nom de Dameni Koub. À l’ouest, ce pays est séparé du Pendjab par le Djhelam, affluent du Tchinab.
    D’après sa configuration physique, le territoire de Djemou peut se diviser en deux régions : la plaine et la région des montagnes ; la plaine arrosée par le Tchinab est la partie la plus peuplée ; là se trouvent les principales villes, entre autres Djeftou, la capitale. Administrativement, le Djernou est divisé en sept zila ou districts ; à la tête de chaque district est un sahib-i-zila. Les habitants de race aryenne parlent le tchibhali et le dogri à l’ouest, le pohari à l’est ; quelques vallées, entre les hautes montagnes de l’est, sont habitées par une population se rattachant à la race tibétaine. Les habitants de la partie occiden-