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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/83

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AFGHANISTAN

domestiques et les bagages d’Ethâ Mehemmed ; Mahmoud ratifia le pardon accordé par Fethy Khan.

Un an après ces événements, Râdjah Sing conçut le projet de s’emparer de Kachmir ; il demanda conseil à Châh Choudja qui lui répondit : « Ce n’est point une chose facile ; mais au surplus, vous êtes le maître de l’entreprendre. » Râdjah Sing réunit une armée de quatre-vingt mille hommes, fantassins et cavaliers, et marcha sur Kachmir. À cette nouvelle, Mehemmed Azhim, qui n’avait sous la main que dix mille cavaliers, vint cependant à sa rencontre dans un défilé de la montagne dont la route est sablonneuse, et il s’en remit à Dieu sur l’issue du combat. Lorsque tous ces infidèles furent entrés dans la vallée, les musulmans, paraissant des quatre côtés, les prirent par devant et par derrière ; ils se précipitèrent tous à la fois contre l’ennemi, la lance en arrêt. L’aide de Dieu leur donna la victoire ; les infidèles furent mis en déroute ; quarante mille d’entre eux furent tués ou faits prisonniers et le reste ne put gagner un lieu sûr qu’au prix de mille difficultés. Râdjah Sing, honteux et confus, s’empressa d’écrire à Kâboul une lettre d’excuses, disant qu’il n’avait agi que d’après les conseils perfides de Châh Choudja ; comme il rougissait de sa conduite, il en rejetait toute la faute sur ce prince. Mais ce dernier apprenant ce que Râdjah Sing disait de lui, en fut indigné et songea à s’enfuir. Le Râdjah lui demanda le diamant Deryâ i Nour ; mais Choudja s’excusa et ne voulut point souscrire à cette proposition. Il lui remit cependant à la fin cette pierre précieuse en lui disant : « Je ne la vendrai pas pour de l’argent ; mais vous la tiendrez en garde. »