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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/84

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AFGHANISTAN

Râdjah Sing se mit à réfléchir et alla se mettre au lit. Pendant la nuit, Choudja s’enfuit du côté de la province de Djemou avec le prince Hayder, quelques gens d’escorte et ses trois fils.

Râdjah Sing se repentit alors de ses paroles ; il envoya quelqu’un prier Châh Choudja de revenir, l’assurant qu’il se mettrait à son service pendant toute sa vie ; mais celui-ci s’y refusa et lui réclama son harem ; à la fin, Râdjah Sing lui renvoya avec les plus grands honneurs son harem et ses domestiques, ainsi que le Deryâ i Nour. Châh Choudja se rendit alors auprès des Anglais établis dans l’Hindoustan. Ceux-ci considérèrent sa venue comme un sujet de gloire et un honneur ; on lui donna pour demeure une habitation splendide et on lui attribua une pension digne d’un tel hôte. À présent en l’année 1232 (1817) il est encore dans l’Inde auprès des fonctionnaires anglais. Dieu est celui qui connaît le mieux le véritable état des choses.

Cependant Zéman Châh l’aveugle était resté dans Kâboul, où il était traité avec la plus grande bienveillance par Mahmoud, reconnaissant de la pitié qu’il lui avait témoignée lorsqu’il avait été fait prisonnier. Plein de gratitude de ce qu’il ne lui avait pas fait crever les yeux, Mahmoud lui témoignait la plus grande considération et déférait à tous ses désirs. Partout où il se rendait, il l’emmenait avec lui ; il lui avait assigné une pension qu’il touchait tous les mois ; les jours de Zéman Châh s’écoulaient heureusement dans Kâboul. Fethy Khan et les autres ministres de l’empire allaient lui faire visite, car en vérité c’était un souverain plein de mérite, intelligent, et instruit, ami de ses