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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/86

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AFGHANISTAN

appelle l’Imâm. C’est un tombeau au-dessus duquel est une construction solide en marbre blanc ; sur la pierre on lit cette inscription (en arabe) : « Ceci est le tombeau du lion de Dieu, le victorieux Aly, fils d’Abou Thâlib. »

Il fut découvert sous le règne du sultan Housséïn Mirzâ Bâïqara ; ce n’était alors qu’un monceau de terre. Lorsque Bedi ouz Zémân Mirzâ était gouverneur de Balkh, il lut un jour dans les chroniques, que dans tel endroit se trouvait le tombeau d’Aly (que Dieu soit satisfait de lui !).

Il fit déblayer la butte de terre et l’on mit au jour le tombeau : il informa de cette circonstance son père qui se trouvait à Hérât. Sultan Housseïn Mirzâ se rendit lui-même à Balkh et se convainquit par ses yeux de la réalité du fait. Il fit surmonter le tombeau d’une coupole ; il y annexa un collège, un couvent, un lieu de refuge pour les voyageurs : il assigna pour l’entretien de ces monuments des revenus considérables ; il établit un inspecteur, un imâm, un gardien et il donna ordre que toutes les nuits, on fit des distributions de soupe et d’aliments. Ces constructions pieuses et ces revenus qui témoignent de la noblesse du caractère de ce grand prince existent encore aujourd’hui[1]. Si un millier de voyageurs vient à se présenter, l’inspecteur des legs pieux leur fait distribuer

  1. Le prétendu tombeau d’Aly se trouve à Mezar, à une distance de 2 fersakhs de Balkh.
    Voyages en Perse, dans l’Afghanistan, le Beloutchistan et le Turkestan, par J.-P. Ferrier. Paris, tome 1er, page 395.
    Wood, A journey to the source of the river Oxus. Londres, 1872, p. 135.
    W. Moorcroft, Travels, etc. Londres, 1841, tome II, page 490.
    Mirkhond a consacré un chapitre à la découverte du tombeau d’Aly dans les environs de Balkh.