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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/87

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AFGHANISTAN

de la soupe et des aliments et il remet à chacun d’eux quelque argent. Tous les ans des pèlerins se rendent à Balkh des différentes parties de l’Inde, du Khorassan et du Turkestan. Des aveugles, des paralytiques et des gens affligés de différentes maladies viennent visiter le tombeau et quelques-uns d’entre eux y obtiennent leur guérison.

Châh Zéman, comme nous l’avons dit, se rendit à ce lieu de pèlerinage et y resta vingt jours, il prit ensuite le chemin de Boukhara. Emir Hayder Châh, instruit de son arrivée, fit partir pour aller à sa rencontre plusieurs personnages de distinction. Zéman Châh s’arrêta plusieurs jours en leur


    Selon cet auteur, un saint personnage nommé Aziz Chems oud Din Mohammed, descendant de Sulian Bayézid Besthamy, aurait quitté Gazna et se serait rendu à Balkh dans le courant de l’année 885 (1480), pour mettre sous les yeux de Mirza Baïqara un ouvrage historique, composé sous le règne du prince Seldjoukide Sultan Sendjar et dans lequel on alléguait que le tombeau d’Aly se trouvait à trois fersakhs de Balkh, dans le village de Khadjèh Kheiran.
    Des fouilles faites en présence du prince, des cadis, des chérifs et des notables de Balkh, amenèrent la découverte d’une table en pierre blanche sur laquelle se trouvait une inscription arabe portant ces mots :

    CECI EST LE TOMBEAU DU LION DE DIEU VICTORIEUX,

    ALY FILS D’ABOU THALIB

    COUSIN DU PROPHÈTE DE DIEU

    LE BIEN AIMÉ DE DIEU.

    Le Sultan Houssein Baïqara, instruit de cette découverte, se rendit lui-même de Hérat à Balkh. Il fit construire près du tombeau un bazar, des boutiques, un bain dont les revenus furent affectés à l’entretien du monument, ainsi que ceux d’une des rivières de Balkh appelée depuis cette époque Neheri Chahy.
    Le premier cheikh attaché à la mosquée fut le cheikh zadèh Besthamy, et le premier nakib, le Seyid Tadj oud Din Endkhouy.
    Chaque année le Sultan Housseïn envoyait au tombeau d’Aly une somme de près de cent toumans keupeguis.
    Raouzet ous Sefa, édit. de Bombay, 1266 (1849), t. VII, p. 27 et 28
    Khondemir, Habib ous Sier, édit. de Téhéran, 1271 (1853).