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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/88

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AFGHANISTAN

compagnie à Qarchy et à Nakhcheb[1] où il fut traité avec tous les égards que l’on doit à un hôte, et de la il se rendit à Boukhara où on lui assigna une résidence magnifique ; la nuit l’émir se rendit auprès de Zéman Châh pour lui faire sa visite ; il lui prodigua ses consolations et il lui assigna une pension de deux cents tillâs par mois.

Zéman Châh avait une fille âgée de quatorze ans : Emir Hayder désira l’épouser et en fit la demande : le châh invoqua toutes sortes d’excuses ; mais Emir Hayder finit par lui dire : « Votre fille doit être mariée : où pourrez-vous trouver un gendre plus digne de vous que moi ; la loi religieuse ne permet pas qu’on promène de ville en ville une fille qui a atteint l’âge de la vôtre. » Zéman Châh reconnut que, bon gré mal gré, Emir Hayder s’emparerait de sa fille. Ce dernier appuya du reste sa demande de promesses : « Je m’emparerai de Balkh, lui dit-il, et je vous remettrai cette ville. » Le désir de posséder Balkh le fit consentir à cette amertume et il cessa d’opposer de la résistance à ce qui était prédestiné. Le mariage fut conclu : Emir Hayder fit préparer pour la fille du châh des vêtements et des objets mobiliers d’une valeur de vingt mille tillâs de Boukhara, équivalant à la somme de trente mille ducats de Hongrie. Il ne voulut point accepter le trousseau et le mobilier qui devaient lui être donnés en dot. Il fit faire lui-même les vêtements ornés de pierreries, et les objets mobiliers qu’il offrit étaient enrichis de pierres précieuses et excitaient l’admiration générale.

  1. Les noms de Qarchy et Nakhcheb, l’un arabe, l’autre turc, désignent la même ville.