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obstacle au traité que les Astésans voulaient conclure avec Robert, Louis II, qui se dirigea successivement sur Coni, Savone, Gênes et Pise, pour maintenir ces villes dans l’obéissance, et qui se rendit ensuite auprès des Florentins pour les obliger à lever le siège d’Arezzo, à rendre à l’empereur, lors de la cérémonie de son futur couronnement, les honneurs auxquels il avait droit et à lui députer des ambassadeurs à Lausanne.

Lorsque Henri VII entreprit cette promenade militaire en Italie, qui était dans les usages des Césars allemands, Louis de Savoie lui fit cortège, l’assista à la cérémonie de la prise de possession de la couronne de fer[1], à Milan ; comme, en 1309, il avait pris part au couronnement d’Édouard II, dans le palais de Westminster.

Retenu en Lombardie par les dissensions qui y régnaient, Henri envoya à Rome le sire de Vaud. Il y fut comblé d’honneurs et nommé par le peuple sénateur romain. Néanmoins, le parti impérial n’était pas très puissant dans cette ville ; Louis s’en éloigna en y laissant un lieutenant, alla rejoindre l’empereur, qui assiégeait Brescia, puis retourna à Rome avec cinq cents cavaliers allemands. Malgré ce secours, les gibelins ne furent rassurés que par l’arrivée de leur véritable chef.

La mort prématurée d’Henri VII, survenue en 1313, fit tourner les vues de Louis II vers la France. Nous le trouvons, entre autres, à la bataille de Mont-Cassel, combattant les Flamands avec le comte de Savoie, sous la bannière de Philippe de Valois (1328) ; à la néfaste journée de Crécy,

  1. Il ne put ceindre qu’une couronne d’acier, attendu que Guy della Torre avait mis la couronne de fer en gage chez les Juifs. (Albert du Boys, Congrès scientifique de France, à Chambéry, 1863.)