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vicaire général de l’empire pour les diocèses de Sion, de Lausanne, de Genève, d’Aoste, d’Ivrée, de Turin, de Maurienne, de Belley, pour le comté de Savoie, et encore pour les diocèses de Lyon, de Mâcon et de Grenoble, en tant que dans ces diocèses existeraient des sujets du comte de Savoie. Par suite de cette dignité, Amédée et ses successeurs jouiront dans ces territoires des mêmes prérogatives que l’empereur, y auront la juridiction, les droits régaliens, l’autorité, et recevront l’hommage des vassaux de l’empire. Bien différente des simples vicariats accordés à ses prédécesseurs, cette dignité nouvelle fut une espèce de vice-royauté perpétuelle et héréditaire dans sa famille[1].

Le Comte-Vert suivit l’empereur jusqu’à Avignon auprès du pape Clément et, le 17 juillet suivant, il le reçut de nouveau dans sa charmante résidence du Bourget, puis il lui fit escorte jusqu’à Berne, d’où Charles IV rentra en Allemagne. Dans cette ville, l’empereur ordonna à l’archevêque de Lyon et aux évêques de Mâcon et de Grenoble de prêter serment de fidélité à l’empire dans les mains du comte de Savoie, prince du Saint-Empire, et les prévint qu’en cas de refus, il lui laissait le pouvoir de les y contraindre[2].

Dans l’entrevue d’Avignon, le Comte-Vert avait été sollicité par le pape et l’empereur d’Allemagne à porter secours

  1. Guichenon, Savoie, Preuves, p. 207. — Costa, Mém. hist., t. I, p. 125.
    Ce fut pendant le séjour de l’empereur à Chambéry qu’eut lieu le banquet dont la chronique de Champier nous a transmis les détails. L’empereur, seul à table, sous un dais et sur une estrade élevée dans la grande salle du châteu de Chambéry, fut servi par le comte de Savoie et par ses principaux barons, tous à cheval, armés de toutes pièces. Ils parcouraient ainsi les salles et portaient les viandes dont la plupart étaient dorées.
  2. Guichenon, Preuves, p. 208.