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CHAPITRE II


Avènement de Félix V. — Le prieuré bénédictin de Saint-Innocent. — Son union à Hautecombe (1443).

La reconnaissance de Martin V par les diverses nations chrétiennes et l’abdication de Clément VIII, antipape d’Avignon, avaient terminé le grand schisme d’Occident (1429). Mais, peu d’années après, les agissements du concile de Bâle faillirent le faire renaître. Réuni, en 1431, pour la réformation de l’Église et lapaisement des dissensions qui l’avaient déchirée si longtemps, il les réveilla lui-même, s’insurgea contre l’autorité apostolique, déposa le pape Eugène IV et élut Amédée VIII, duc de Savoie, sous le nom de Félix V. Bien que cette élection émanât d’un synode dont la légitimité était plus que douteuse et qu’Amédée se fût toujours montré fidèle à celui des papes qui, dans ces malheureux temps, paraissait avoir le plus de droit à s’appeler le successeur de saint Pierre, il accepta cette lourde responsabilité[1]. Son intronisation se fit en grande pompe, à Ripailles, dans l’église des Augustins[2].

  1. Le motif de cette acceptation paraît avoir été d’empêcher qu’un homme de basse condition parvînt à cette position et que, trop ami du pouvoir, il ne voulut plus l’abandonner quand le bien de l’Église le réclamerait. (Cibrario, Specc, p. 202.)
  2. Et non dans l’abbaye de Saint-Maurice en Valais, comme le raconte Guichenon par suite d’une mauvaise lecture du procès-verbal de cérémonie. (Voir Lécot de La Marche, Notice historique sur Ripailles en Chablais, 1863.)