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Chapelle devint celui de la cathédrale ; et Mgr  Conseil ajouta au titre d’évêque de Chambéry, ceux de doyen de la Sainte-Chapelle et d’abbé d’Hautecombe.

Le gouvernement intérieur de l’abbaye ne fut point changé ; les religieux vécurent, comme par le passé. sans la direction du prieur claustral nommé par l’abbé de Claivaux et restèrent soumis à la visite de l’abbé de Tamié[1]. Au moment de l’union du monastère, dom de Sonnaz était prieur et dom Marthod. procureur.

Il était temps que cette mesure fin prise pour que le bénéfice d’Hautecombe vit, chaque année, la plus grande partie de ses recettes affectées d’une manière régulière et fixe à des améliorations du toute nature. L’année qui suivit son union à la Sainte-Chapelle. l’abbé de Montfalcon fit dresser l’état de ses revenus, charges annuelles, dettes et aussi des dépenses nécessaires pour les réparations et reconstructions de l’ensemble des bâtiments.

Il en résulte que les revenus de l’abbaye, tant en Savoie qu’en France, s’élèvent, bruts, à 14,880 livres ; que les charges annuelles sont de 7,326 livres : les principales sont les prébendes de cinq religieux vivant à Hautecombe et de deux habitant à Saint-Innocent, calculées à 478 livres chacune : les intérêts des capitaux empruntés, l’as-

  1. Les rois de Sardaigne tenaient si fort au maintien de ce privilège, qu’ils le confirmèrent jusqu’aux derniers mois de leur souveraineté. L’Assemblée nationale ayant aboli tous les ordres monastiques le 13 février 1790, dom Gabet, abbé de Tamié, doutait de la continuité de son droit de visite. Alors Victor-Amédée III, par billet du 9 mars 1792, le pria de visiter le monastère d’Hautecombe et de supprimer les désordres qui menaçaient de s’y produire, bien que l’abbé commendataire de cette maison fût à cette époque l’évêque de Chambéry. Il rappelait que l’abbé de Tamié jouissait de ne droit en venu de sa seule dignité, et de temps immémorial.
    (Reg. ecclés, vol. XXXIV. fo 114. — Burnier, Tamié. p. 187.)