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champs, arbres fructifères et infructifères, etc., appelée autrefois Charaïa et Exendilles et actuellement Hautecombe. Les autres possesseurs de droits sur cette terre les ont abandonnés aux frères susdits et ont signé le présent acte pour confirmer cet abandon. Si, par hasard, quelqu’un de nos héritiers ou toute autre personne venait à attaquer cette donation et tentait de la violer de quelque manière que ce soit, qu’il soit maudit. Et de même qu’Adam fut chassé du paradis pour avoir désobéi au Seigneur, qu’il soit retranché de la société des fidèles, que l’entrée du ciel lui soit fermée à jamais, que les portes de l’enfer s’ouvrent pour lui et qu’il y soit tourmenté éternellement avec le démon ; et qu’ainsi cette donation reste incommutable jusqu’à la fin des siècles. »

Suivaient les nombreuses signatures des témoins et celles des seigneurs ayant des droits sur les terres cédées. Oblitérées par le temps, Delbene n’a pu lire que celles de Bernard de Chevelu, Torestan, Villelme Soffred, Arbussa et ses fils, Soffred Cibons et son épouse, Jehan Ruffus[1].

Cette donation, à laquelle prirent part tous ces personnages marquants de l’époque, reçut ensuite l’approbation d’Arducius, évêque de Genève. Aucun de ces deux actes

  1. Il y avait peut-être encore celle de Nantelme Atanulfus, qui, vers cette époque, de concert avec ses fils, abandonna a l’abbaye tous ses droits sur la montagne de Charaïa et d’Exendilles (Bibliothèque de l’auteur. — Titres retrouvés dans le dossier d’un procès entre l’abbaye et différentes communes des Beauges) ; celle du comte de Genève (ibid.) ; celle d’un Berlion de Chambéry ou de son père Gauthier, car l’un des deux « fut présent, l’an 1141, à une confirmation que fit Amédée de Savoie de plusieurs biens à l’abbaye d’Hautecombe, qu’il avait précédemment donnés à divers particuliers. » (Levat, op. cit.) Cette dernière allégation viendrait corroborer l’opinion émise précédamment que cette charte ne fit que consacrer en faveur du monastère des droits dont il était déjà en possession. L’année 1144 serait-elle la véritable date de la Charte de fondation d’Hautecombe ?