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Histoire

dépourvu de toute propriété, vit au jour le jour en mettant ses bras au service d’un maître, détenteur des capitaux et des instruments de travail, C'esr là le cachot de l’ouvrier et qui fait que nous ne pouvons voir on lui qu’un esclave transformé.

Or, le peuple dans l’antiquité, quoique pauvre, eu égard au petit nombre de ceux qui concentraient les richesses entre leurs mains, n’était, pas réduit cependant à la condition onéreuse de l’ouvrier moderne.

À Athènes, à Rome, tout citoyen, si pauvre qu’il fut, était propriétaire d’un petit champ ou de quelques esclaves. La loi agraire, par exemple, à Rome, avait pour objet la distrihution, au citoyen pauvres, des terres enlevées aux vaincus ; à la vérité cette loi qui bornait chaque citoyen à 500 arpens de terre conquise finit par être éludée et bientôt détruite de fait par les riches, qui devinrent ainsi les seuls propriétaire de ce qu’on nommait, le champ public. Cest pour avoir réclamé le rétablissomonl de cette loi que les Gracques succombèrent sous les coups de la caste patricienne.

Mais que devient alors la population libre que l’usure des riches dépouille chaque jour ? Se livre-elle à l’industrie, à un métier quelconque ? Oh non, vraiment ; ou bien, poussée par la misère elle va grossir le nombre des esclaves on vendant sa liberté ; ou bien, exploitant le titre de citoyen romain, elle passe ses journées au forum, dans les spectacles et les fêtes, et forme cette armée d’indigents loyaux, qui attendent de l’édile un bon pou avoir du blé

    Le peuple, ou pour mieux dire les prolétaires de Rome, étaient encore sous les Césars ce que je les ai montrés sous la République, les véritables privilégiés