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Histoire

les artisans > tes commerçants, i|ni4t|uo riches qu’ils fussent, et bien qu’ils ne fissent pas partie de la classe des esclaves, étaient néanmoins exclus de la classe des citoyens. A Thèbes, celui qui avait exercé une profession laborieuse ne pouvait jouir des droits de cité que dix ans après qu’il avait cessé de le faire !> Chez les Grecs, enfin, ce mépris pour le travail alla si loin, que l’orateur Diophano osa proposer de faire de tous les artisans des esclaves publics *. Evidemment ce mépris, que les castes de l’antiquité professaienl pmir le travail matériel, était surtout produit et entretenu par l’esclavage qui leur servait d’assise. Tout travailleur était censé esclave, parce que tout esclave était travailleur

  • Donc ce qui devait différencier principalemen l

riiommc libre de l’esclave, c’était ce large loisir qui permet aux aristocraties de s’abandonner sans contrainte, non-seulement aux fonctions élevées de la cité, mais encore aux {joùts et aux caprices de l’individualité ; ce que l’on admirait dans Lycurffiie, dit Plularque, c’était ce grand loisir qu’il avait fait avoir à ses citoyens, ne permettant pas qu’ils se pussent appliquer ou employer à un métier quelconque, et faisant travailler leurs terres par des esclaves 3 . Constatons ici cette loi universelle de création du mal par le mal. D’abord, l’esclavage, cette lèpre immonde, que l’Humanité actuelle n’a pas encore radicalement dépouillée, est engendré parla propriété individuelle. Or, qu’est-ce que la propriété individuelle ? Cest le contraire de l’association, de la solidarité, le brisemeni de l’unité humaine et parlant ■ Ari$tQfc 7 III, 34.

2 Samuel, Petites /rîî.t attiqits % v t fi. 3 A ?/rw., :V2.