Page:Histoire de la colonne Napoléone.djvu/12

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Nous ferons remarquer ici quel fut l’enthousiasme avec lequel le projet d’élever une colonne à Napoléon fut conçu et accepté. L’ordre du jour qui précède porte la date du 1er vendémiaire, et le 18 brumaire, la première pierre du monument est déjà posée par le maréchal Soult, accompagné de l’amiral Bruix et de tous les généraux présents à Boulogne. C’était alors un temps de vastes et nobles pensées et leur exécution, comme on le voit, ne se faisait pas attendre.

Cette pierre porte l’inscription suivante :


PREMIÈRE PIERRE
DU MONUMENT, DÉCERNÉ
PAR L’ARMÉE EXPÉDITIONNAIRE DE BOULOGNE
ET LA FLOTILLE,
À L’EMPEREUR NAPOLÉON,
POSÉE PAR LE MARÉCHAL SOULT, COMMANDANT EN CHEF,
18 BRUMAIRE AN XIII (9 NOVEMBRE 1804).


Les fondations de la colonne furent faites de rochers tirés de la falaise voisine ; elles reposent sur le roc, et le monument entier, qui a 53 mètres 60 centimètres de hauteur, est construit en marbre extrait des carrières de Marquise, auquel on a donné depuis le nom de marbre Napoléon. Il est d’un gris foncé agatisé et susceptible de recevoir un beau poli ; quelques parties des soubassements et de l’intérieur sont en marbre brun, également extrait dans le pays.

Le plan de la Colonne est dû à M. Labarre, architecte, qui, malgré quelques différences dans les détails, s’est évidemment inspiré de la colonne Trajane. Comme cette dernière, la colonne de Boulogne est d’ordre dorique composé et construite par assises superposées.