Page:Histoire de la colonne Napoléone.djvu/6

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de se défaire du général, qui déjà, avait bravé son autorité suprême et usurpé ses fonctions, alors qu’en Italie il détermina sans l’aveu des directeurs, les principes qui devaient régler la république.

Mais l’étoile du général était toute puissante. De grands événements s’accomplissent en peu de temps. Bonaparte victorieux était de retour d’Egypte. Le 18 brumaire, en renversant le directoire, l’avait élu premier consul. Il avait traversé les Alpes, et venait d’ajouter à sa gloire dans les plaines de Marengo. La paix avait été de nouveau signée à Lunéville.

Le premier consul, alors comprit que, pour placer la France au point où il la voulait élever, il fallait avant tout détruire ou au moins amoindrir la puissance de sa rivale l’Angleterre, qui, dans toutes les crises subies par notre pays, a si fatalement pesé sur nos destinées. Mais l’Angleterre n’est pas une puissance continentale ; l’océan qui l’entoure fait sa principale force. Il fallait donc avant tout vaincre un obstacle immense, c’est-à-dire traverser les huit lieues de mer qui séparent la France de la côte anglaise la plus rapprochée. Il fallait créer sur la côte française un port vaste et sûr ; il fallait environner ce port de défenses formidables ; il fallait réunir dans ce port une flottille assez nombreuse pour suffire d’un seul coup au trajet d’une centaine de mille hommes ; il fallait enfin rassembler sur un seul point, et à portée des navires sur lesquels on devait les embarquer, ces cent mille hommes, choisis dans l’élite des soldats qui fesaient alors l’orgueil de la France.

Le port de Boulogne, qui avait été reconnu par