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la future collégiale de Sainte-Marie. Une autre église d’ailleurs devait depuis longtemps déjà exister dans la ville à cette époque. Un des premiers évêques de Tongres-Maestricht historiquement connus, Saint-Perpète (604 ? — 619 ?), aurait été en effet enterré à Dinant dans l’église de Saint-Vincent[1].

Au IXe siècle, Dinant semble être devenue une place de quelqu’importance, puisqu’elle est citée par l’anonyme de Ravenne parmi les civitates de la Francia Rinensis[2]. Des chartes de 862 et de 874 la mentionnent comme portus[3] et à la fin du Xe siècle, la vie de Saint-Hadelin, comme emporium[4].

Un texte précieux nous a conservé la nomenclature très complète des droits que le comte de Namur exerçait à Dinant au XIe siècle. Peu utilisé jusqu’aujourd’hui, bien que Waitz l’ait jugé assez important pour le faire figurer dans son recueil d’Urkunden, ce document est certainement l’une des plus intéressantes de ces sources si rares, qui permettent de se faire une idée de l’administration urbaine avant la période communale[5].

Comme son premier éditeur, M. A. Wauters, l’a déjà fait

  1. Herigeri Gesta episcoporum Leodiensium, Mon. Germ. Hist. Script. t. VII, 176.
  2. Anon. Ravenn., éd. Pinder et Parthey, p. 233.
  3. Martene et Durand, Amplissima collectio, II, 26-29.
  4. Acta Sanctorum Boll. Fevr., I, 375.
  5. Ce texte est conservé dans le manuscrit latin 12710 (Bibl. Nat. de Paris) fol. 90 v° et 91. L’écriture est du XIIIe siècle. Ces folios qui diffèrent par le format et l’écriture du reste du ms. proviennent du prieuré de St-Follian de Rœulx (près de Fosse) comme le prouve l’ex libris : Iste liber pertinet ecclesie Sancti Folliani prope Rodium. Je dois ces détails à l’obligeance de mon ami M. M. Prou.
    Le texte a été publié pour la première fois par M. A. Wauters : De l’origine des libertés communales. Preuves, p. 249, avec la date de 1060 environ ; ensuite par Waitz : Urkunden zur deutschen Verfassungsgeschichte, 2e édition, p. 20 et par M. St. Bormans : Cartulaire de Dinant, I, p. 1. Je renvoie une fois pour toutes à ces éditions pour les passages du texte que je donne plus loin dans les notes sans références.