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soit pour la mise en perce du vin, etc[1]. Les bateaux étaient astreints à un droit de quai de deux deniers ; le bois de construction flotté par la Meuse payait autant ; du bois à brûler deux branches par fagot étaient acquises au grenier du comte[2]. Le pain exposé en vente aux fenêtres devait un droit d’étalage ; si on le vendait au marché, le ministerialis exigeait, au mois de Mai, trois samedis de suite, un pain de chaque marchand. Par échoppe laissée la nuit sur le marché, le comte percevait une obole. Les brasseurs lui devaient annuellement une redevance de trois sous et demi, plus cinq sous chaque fois qu’ils allumaient leurs fourneaux. Enfin, comme l’évêque de Liège à Huy, il avait le monopole de la vente du ferment (pigmentum) nécessaire à la fabrication de la bière[3].

On doit faire dériver ces prestations diverses des droits régaliens, si souvent mentionnés dans les diplômes du temps, de theloneum et de mercatus[4]. Mais le comte jouissait dans la ville du comitatus complet. À ce titre, il y possédait encore la moneta et la via regia[5].

La monnaie lui est attribuée par notre texte avec une énergie particulière. « Le marteau, l’enclume, la monnaie, le monétaire, la frappe et l’inscription des pièces appartiennent au comte : la fausse monnaie relève de sa justice ; aussi longtemps qu’il le voudra la monnaie restera fixe, quand il le

  1. Le texte mentionne en outre un droit sur la pensa uncti vel sepi. Il est curieux de retrouver juste la même chose dans la Keure de Nieuport de 1163. Warnkoenig, Flandrische Staats u-Rechtsgeschichte, II, 3, p 87.
  2. Je crois pouvoir traduire ainsi les mots officina comitis.
  3. Schoolmeesters et Bormans, Cartulaire de Notre-Dame à Huy n°. III, année 1068. (Bullet. Comm. Roy. Hist. 4e série, t. I). Les documents contenus dans ce petit cartulaire jusqu’ici inutilisés, sont des plus importants.
  4. Teloneum omne pertinet ad ipsum, ubicumque fiat forum, vel in domo vel extra domum ; justicia telonei fideliter respondebit ei.
  5. Les vic regie, strate, appartenaient aux regalia, v. Waitz, Verfassungsgeschichte VIII, p. 316, n. 5. Tardif, La procédure civile et criminelle aux XIIIe et XIVe siècles, p. 12.